Day Two
Mardi, 12 Juillet
Atlantic City (NJ) - Ahoskie (NC) - 384 miles
La motivation du premier matin nous fait nous lever vers six heures. Vers six heures trente on est sur la route. Les routes sont désertes. Il fait incroyablement beau. Le ciel est d’un bleu brumeux - formidable.
Quinze minutes plus tard on voit émerger au loin la silhouette d’Atlantic City. Quelques gratte-ciels sinon rien. Pas un chat dans les rues. Les bandes lumineuses des casinos sont éteints.
Superbement glauque.
Dans une petite ruelle on trouve un accès pour le boardwalk et avec lui la plage. Quelques photos avec un lever de soleil magnifique. Ensuite un petit tour de la ville et on quitte Atlantic City par un pont, qui ne sera pas le dernier de la journée. Quatre petites îles se trouvent devant la côte, reliées que par des petits ponts. C’est par la qu’on a décidé de passer. Des petites localités balnéaires une après l’autre se suivent et se ressemblent. Que des petites maisons qui semblent être en carton une après l’autre. Pas de magasins, pas de restaurants, que des maisons pendant des kilomètres.
Enfin, vers 10h30 on trouve un "Pancakehouse" et on se fait notre premier petit déjeuner américain - nickel. Je suis pour la deuxième fois forcé d’admettre que ce voyage, c’est une affaire qui roule.
Finalement, à la fin de la dernière petite île on découvre que le seul lien avec le continent est un ferry qui part de Cape May pour rejoindre Lewes dans le Delaware. Presque pas de touristes non-américains sur le bateau. 70 minutes de traversée sous un ciel devenant inquiétant mais toujours ensoleillé. Je téléphone avec Genève depuis le bateau - aucun problème.
Ensuite, les îles et les villages qui restent passent vite, mais par contre notre position sur la carte ne semble pas beaucoup changer. On décide de changer de tactique et de rejoindre une interstate à Ocean City histoire d’avancer un peu. Après deux bonnes heures de route droite pénible dans une sorte de forêt avec de temps en temps une maison à gauche ou à droite on fera escale prêt d’un panneau "Fresh Seafood". Avec tous ces arbres on a presque oublié qu’on se trouve à quelques centaines de mètres de la mer d’un côté et du Chesapeake bay, lagon assez monumental, de l’autre. Le propriétaire du magasin - un ancien motard - nous parle pendant un bon quart d’heure tandis que nous sirotons un petit coca à défaut de seafood, qui est très bon marché (4 dorades 3.95) mais cru.
On repart à la recherche d’un fast-food et on croise un panneau surprenant indiquant un pont devant et un scenic point à 19 miles ... Effectivement, le pont en fait une bonne vingtaine, entrecoupé de deux tunnels permettant aux bateaux d’entrer dans le lagon du Cheasapeake Bay. Un spectacle d’autant plus impressionnant qu’il était complètement imprévu.
On arrive à Norfolk et avec ça en Virginie. C’est très sombre et très pauvre. Comme d’habitude dans des cas pareils on se perd dans les quartiers bonnards. Je regarde François et je comprends qu’il est exclu de passer la nuit ici sans qu’il ne reste debout dans son lit toute la nuit à guetter par la fenêtre. On décide donc de quitter la ville et de se trouver un motel un peu à l’écart des coupe-gorges.
Suivant le conseil de notre ami motard à la lettre qui nous avait dit d’aller vers l’ouest rejoindre la I-95 à Emporia on prend plein sud et on se perds dans le nulpart. François doit faire une pause post-digestive (!) dans les bois - ce ne sera pas la seule du voyage - et le soleil se couche.
J'attends patiemment qu'il émerge. D’après François on devrait être une petite trentaine de miles dans la Caroline du Nord. Trois minutes plus tard on passe la frontière entre la Virginie et la Caroline du Nord ... ce n’est pas un éminent spécialiste de l’intuition géographique :)
Finalement on reconnaît sur la carte un numéro de route qui correspond à peu prêt à ce qu’on distingue sur la route et après une bonne heure de pluie de papillons de nuit (!) et de route mouillée pour des raisons inexpliquée (il fait grand beau) on se retrouve finalement à Ahoskie dans un petit motel bonnard et on s’endort aussitôt.
384 miles en un jour - pas mal.