Day Three
Mercredi, 13 Juillet
Ahoskie (NC) - Charleston (SC) - 530 miles
On se lève peu après à 7 heures. Notre but pour la journée est Savannah en Géorgie. Comme on se trouve au milieu de nulle part, il s’agit d’abord de retrouver une interstate. On se rend maintenant compte que la campagne américaine n’a absolument rien à voir avec les grandes villes. Pleins de petits villages éclatés, sans centre réel, se suivent le long de la route. La seule définition de ces village semble être un nombre suffisant de mobile homes, d’un MacDo éventuel et d’un vendeur de voitures d’occasion.
Après un lunch dans un espèce de Kentucky - immonde - et après des kilomètres de petites routes à travers ce qui semble être des suburbs immenses (tout le monde tond son gazon) on revient finalement sur la S13 South. C’est seulement dans l’après-midi qu’on atteint de nouveau la côte et on se rend compte qu'on arrivera jamais à Savannah aujourd’hui.
Les champs de tabacs deviennent de plus en plus fréquents, mais la route côtière ne ressemble en rien à une route côtière d’Europe par exemple. L’accès à la plage est dans la plupart des cas privée et le Highway est entouré d’arbres, nous privant de toute vue éventuelle.
Juste après le coucher de soleil on arrive à Charleston.
Quelle entrée dans la ville! A travers un pont magnifique! Superbe. On est dans le sud. C’est définitif.
Il fait très chaud et lourd, les maisons ont définitivement le look colonial, et les gens parlent de plus en plus une autre langue. On fait une petite pause au centre ville au bord d’un petit lac entouré de petites maisons illuminées. On s’en fume une p’tite au son des cigales et d’une musique lointaine. Très pittoresque.
Pour des raisons de sécurité on décide de ne pas passer la nuit dans la ville mais encore de se prendre un motel en dehors de la ville. Quelle erreur encore!! Du moment qu’on sort de la ville la température baisse de manière impressionnante, la route reprend son cours dans une espèce de forêt tropicale et on semble perdre tout contact avec la civilisation.
Pas un motel, pas une station service, rien. Chaque panneau indiquant un village nous trompe. Le village ne se trouve pas du tout sur notre route, mais la route bifurque quelque part dans la pampa, dans laquelle on a absolument pas envie de s’aventurer. Surtout qu’il est 21 heures et que ça fait 14 heures qu’on est sur la moto. On commence à perdre l’espoir de jamais retrouver un motel, surtout après qu’on se soit fait scier le moral par un train incroyable qui nous croise, stroboscope, gyrophares et sirène à l’appui.
Après une pause dans une station service abandonnée durant laquelle je ne trouve pas mieux à faire que de me gratter les yeux avec mes mains dégueulasses, je me paie une infection des deux yeux, qui me rendent la conduite pratiquement impossible. C’est au dernier moment qu’on aperçoit au loin la lumière d’un motel. Le propriétaire se fait attendre. mais bon, il est 23h15.
On trouve ici la pire chambre du voyage, plafond pourri, télévision pathétique avec une antenne fabrication maison. Mais pour nous c’est le paradis et pour changer, on s’endort tels les anges après 530 miles sur la moto.